Introduction - La
numération - Evolution
du système de dénombrement - Les
jetons d argile - Les
gravures sur les tablettes d argile - Comment décoder les signes ?
Quand
ont-ils vécu ? d'environ 3.500 ans avant JC jusqu'au début
de notre ère , on retrouve des documents écrits aux alentours
de cette époque .
Où
? Babylone est située dans l'ancienne Mésopotamie ( actuel Irak )
bâtie il y a 2500 ans à 160 km de l'actuel Bagdad. Le Mésopotamie est la région
située entre les fleuves Euphrate et Tigre . Cette région est aujourd'hui
partagée entre deux pays , l'Irak et la Syrie. Entre 3.700 et 539 avant JC
, plusieurs civilisations se sont succédé en Mésopotamie : les Sumériens et
les Babyloniens entre autres.
Différents
peuples se sont succédés dans cette région : les
Sumériens et les Akkadiens , les Hittites , les Assyriens , les Chaldéens
, les Perses qui furent renversés par les armées d'Alexandre
le Grand. Les principales sources sur les mathématiques mésopotamiennes
datent de l'époques des Sumériens et des Akkadiens , on les
appelle mathématiques babyloniennes au vu de la place
clé de Babylone à cette époque .
Le
nom "Mésopotamie" a été donné par l'historien grec Ploybe (
IIe siècle avant JC ) et signifie " le pays entre les fleuves "
( "mesos" : milieu et "potamos " : fleuve" )
Les
Sumériens sont les peuples de la Basse Mésopotamie . Les savoirs sumériens
et babyloniens sont connus grâce aux nombreuses tablettes d'argile gravées
en écriture cunéiforme ( en forme de " coins " ) relatant leur vie
sociale , religieuse , culturelle et scientifique .A cette époque ,
l'argile abondait en Mésopotamie et ces tablettes servaient de cahiers
d'exercices aux élèves. Tant que l'argile était humide
, les calculs pouvaient être effacés et refaits .Une fois sèches
, elles étaient abandonnées . Certaines étaient alors
réutilisées dans les fondations de bâtiments où
elles furent découvertes bien des siècles plus tard . Les mathématiques
babyloniennes sont nées des besoins concrets de la comptabilité
, de la finance et des poids et mesures.Plusieurs fouilles archéologiques
ont permis dès le 19e siècle de retrouver des centaines de tablettes
d'argile .
L'argile de ces tablettes , tendre et modelable , permettait des modifications et corrections , mais les inscritions s'effaçaient par simple frottement .La conservation des quelques 320 tablettes retrouvées est dûe à des incendies qui ont cuit l'argile . Celles-ci datent soit d'ente 1800 et 1500 avant JC , lors de la première dynastie babylonienne , sous le règne d'Hammurabi , soit d'entre 600 avant JC et 300 après JC pendant les périodes perse , hellénistique et romaine .
L'écriture
serait née vers 3300 à Sumer et en Elam des nécessités
de l'administration et du commerce. La gestion des troupeaux , des grains
et des terres ; les ventes et les achats auraient peu à peu entraîné
une comptabilité , des contrats ... dont le nombre et la complexité
demandaient un enregistrement écrit. L'écriture est qualifiée
de "cunéiforme" ( en forme de coin ) . Au début le
sens de l'écriture était vertical de la droite vers la gauche
; puis vers 2600 il devint de gauche à droite et de haut en bas . Seule
l'écriture sur les monuments restera verticale.
La numération est née du besoin d'écrire les nombres comme pour l'écriture .
La
numération orale :
Elle est en base 60 . 60 et 1 sont désignés par le même terme : gesh ou geshta .
1: guesh | 20: nish | 600 : gesh-ou ( 60 ![]() |
2: min | 30: oushou ( 3 ![]() |
1200 : gesh-ou-min ( 600 ![]() |
3: esh | 40 : nimin , nin ( 2 ![]() |
1800 : gesh-ou-esh ( 600 ![]() |
4: limmou | 50 : ninnou , nin-ou ( 40+10) | ............ |
5: ia | 60 : gesh , geshta | 3600: shar |
6: ash | 120 : gesh-min ( 60 ![]() |
7200: shar-min ( 3600 ![]() |
7: imin ( 5+2) | 180 : gesh-esh ( 60 ![]() |
........ |
8: issou | ...... | 36 000 : shar-ou (3600 ![]() |
9: illimou (5+4) | ........ | |
10: ou | 216 000 : shar-gal |
Il subsiste des difficultés pour
construire les noms de certains nombres . Par exemple , pour 70 : "gesh-ou"
( 60 + 10 ) mais cela signifie 600 ( 60
10 ). Faut-il alors dire ou-gesh ?
Les
comptables sumériens utilisaient des boulettes d'argile , appelées
"calculi" pour enregistrer les livraisons et les échanges
.Elles étaient enfermées dans des sachets d'argile clos et authentifiés
à l'aide d'un sceau .
Plus tard , le nombre de ces calculi est inscrit sur le sachet , puis sur des tablettes d'argile .
Nous allons
voir comment faisaient les Sumériens pour dénombrer objets , bétail ....
Apparition : un peu avant
le XVIIIe siècle avant JC
numération
: additive
et de base
60 .
De
1 à 59 , la numération est additive c'est-à-dire que les deux signes existant
( pour le 1 et le 10 ) sont répétés autant de fois que nécessaire . Au delà
de 59 , l'écriture devenait positionnelle : le signe du 1 eétait aussi
le signe du 60 , du 60
Nécessité
d'un zéro ; il a existé plus tard.
Les
tablettes babyloniennes sont de tailles variées : certaines font
5 cm de hauteur , d'autres 30 cm . Celles qui se sont le mieux conservées
sont celles qui ont été cuites dans des incendies . Il y en
a encore sans doute dans le Terre d'Irak .
Pour
les opérations , ils possédaient des tables d'inverses (
diviser par un nombre revient à multiplier par son inverse ) , mais
aussi des tables de carrés , de cubes , de sommes de carrés
et de cubes , des tables logarithmiques .
On
trouve essentiellement des résolutions de problèmes de la vie
de tous les jours , il n'y avait pas de concept abstrait . Les problèmes
sont :
Connaissances
des Babyloniens :
Ils connaissaient des cas particuliers de triplets pythagoriciens comme (3;4;5) ; (6;8;10) avec nos notations actuelles en base 10 .Ils savaient seulement qu'ils pouvaient tracer des angles droits avec de tels nombres , aucun besoin de le justifier , cela leur paraissait naturel .
Ils connaissaient en géométrie :
Des
boules en argile creuses contenant des jetons d'argile de signification numérique
ont été retrouvées. Elles ont été remplacées plus tard par des tablettes gravées
, en argile . En effet , il fallait casser les boules pour en vérifier le
contenu , ce qui fut rapidement peu pratique .Ainsi , sont nés les plus vieux
chiffres connus de l'histoire. Des cercles et des encoches étaient utilisés
pour représenter des nombres. Quant à la nature du dénombrement , elle était
indiquée par un pictogramme.
Pour
graver sur les tablettes d'argile , ils utilisaient des calames de roseau.
On
remarquera que la bille à l'intérieur du grand cône ou de la sphère correspond
à une multiplication par 10.
exemple : pour représenter
le nombre 154 , décomposons 154 :
écrivons
la division euclidienne de 154 par 60 :
154
= 2 60
+ 34 = 2
60 + 3
10 + 4
Ainsi
, le nombre 154 était représenté de la façon suivante :
Vers
3100 avant JC , les tablettes d'argile étaient utilisées recto - verso :
¶
au recto : ils y inscrivaient les détails d'une opération
de comptabilisation
¶
au verso : ils y inscrivaient le total correspondant
, ainsi que le dessin correspondant au dénombrement effectué.
1°)
Comment trouver les significations des deux premiers signes ?
Après
de nombreuses vérifications et de multiples recoupements , ils ont pu déterminer
les signes correspondant à 1 et 10 .
2°)
Comment trouver le nombre 60 pour le 3e signe ?
Soit
x ce nombre cherché .
-
au recto , était gravé :
Ils
ont dénombré trois choses distinctes , soit en tout 10 + 5 + 30 + x + 40 =
x + 85
-
au verso , était gravé :
soit
en tout : 2x + 20 + 5 = 2 x + 25
Le
verso étant le récapitulatif du recto , on a donc : x + 85 = 2 x + 25
En
résolvant l'équation , on obtient bien : x = 60
Le principe
reste le même pour trouver les autres signes.
Ce sustème de numération sera sans cesse amélioré et deviendra plus lisible avec la vulgarisation , en Mésopotamie de l'écriture cunéiforme ,vers 2010 avant JC .
Il n'existait que deux
signes pour représenter tous ces nombres ( nous avons , pour comparaison
, les 10 chiffres pour écrire les nombres ) :
Ecrire 12 140 en base 60 , c'est comme convertir 12 140 secondes en heures , minutes et secondes .
( 12140 s =... h... min.. s avec chacun des trois nombres strictement inférieur à 60. Sur l'exemple ,
12 140 s = 3 h 22 min 20 s )
3600 + 22
60 + 20
Ecriture en numération babylonienne :
De 1 à 9 , les chiffres sont obtenus par itération du symbole 1 .
De 10 à 59 , on répète les symboles 1 et 10 autant de fois que nécessaire , par addition .C'est la raison pour laquelle on l'appelle numération de position .
60 s'écrit à l'aide d'un symbole particulier : le même symbole que pour le 1 , d'où des confusions de lecture.
A partir de 61 , c'est la numération
de position qui est appliquée , comme pour notre système de
numération : la 1e colonne correspond aux unités , la 2e aux
soixantaines , la 3e au rang des 6060
, la 4e au rang des 60
60
60
... Les savants utilisaient des signes de séparation entre les colonnes
pour éviter les confusions .
.
Prenons un exemple : soit à effectuer
la division 165
15 , c'est-à-dire : 165
.
On écrit 165 en base 60 : 165 =
2
60 + 45
donc 165
15 = 165
= 165
= ( 2
60 + 45 )
=
( 2
60 )
+ 45
=
8
1 + 3 = 11
Tablette mathématique babylonienne montrant une table de multiplication
unités de longueur à Babylone
unités d'aires à Babylone
Unités de volume et de capacité
En ce qui concerne les unités de temps , un jour de 24 heures est divisé en 12 beru , soit 2 heures pour un beru .
1 beru = 30 gesh ( soit 360 gesh en 24 heures ( 360°) ; soit 1 gesh = 1 degré )