La
plus ancienne méthode de comptage connue est la pratique de l'entaille
du temps de la préhistoire
( de - 35.000 à - 20.000 environ ), probablement pour compter les phases
de la Lune , le gibier abattu et plus tard , le bétail . La
notion de nombre n'est pas encore présente : les hommes de la préhistoire
ne savaient pas compter la quantité de gibier tué , mais ils
savaient la comparer avec d'autres chasseurs .
Le plus vieux des documents arithmétiques date d'environ 35 000 anc avant JC et est un péroné de babouin muni de 29 encoches .
Un autre document arithmétique , datant de 30 000 ans avant JC , est un os de loup muni de 55 encoches regroupées par 5 , retrouvé en Tchécoslovaquie . Déjà , on peut voir un concept des nombres abstraits et une décomposition selon le principe de la base . Il s'agirait d'un décompte d'animaux abattus lors d'une chasse .
Un aute os , appélé os d'Ishango , et datant d'environ 20 000 ans avant JC , a été découvert sur les berges du lac Edouard , entre l'Ouganda et la république démocratique du Congo . En plus des entailles , una analyse au microscope a permis de découvrir des marques suggérant un lien avec des phases lunaires.
os entaillés du paléolithique
De nombreuses encoches ont été retrouvées sur les parois rocheuses des grottes préhistoriques à côté des animaux .
Vers
1500 avant JC , en Mésopotamie , les bergers recevaient chaque
matin une bourse contenant autant de boulettes de terre sèche qu'ils
avaient de bêtes à garder . Le soir , il leur suffisait d'en
enlever une de la bourse pour chaque bête rentrée à l'étable
. Cela leur permettait de vérifier si toutes les bêtes étaient
rentrées .
Les
Cow-Boys du XIXe siècle faisaient une encoche sur leur colt pour
chaque bison tué .
Dans
certaines parties des Alpes suisses et autrichiennes , les pasteurs
enregistraient le nombre de bêtes
dont ils avaient la charge suivant différentes catégories ,
en réservant à chacune une planchette où est inscrit
un mot allemand ou un signe :
Ils géraient plusieurs comptes en même temps , selon différents critères :
Au
XVIIe siècle , on utilisait la pratique d'entaille pour le prêt
d'argent .
L'impôt
était appelé "taille" autrefois par les Rois de France
car ce que chaque contribuable donnait était
marqué sur une taille de bois . Un tel système servait encore
en Angleterre au XIXe siècle pour certifier le paiement d'impôts
ou comptabiliser les entrées et sorties d'argent .La profondeur des entailles
indiquait l'importance des sommes dues . Les bâtons furent abolis en 1826
.
Au
début du siècle dernier , en France , en Suisse , en Allemagne
et dans les pays scandinaves , ces bâtons entaillés servaient encore
de livres de comptes . Ils servaient dans les marchés en tant
qu'intruments de compte à crédit . D'ailleurs , au début
du XXe siècle , en France , cette méthode était couramment
utilisée dans les boulangeries de campagne pour vendre du pain à
crédit : le boulanger prenait un morceau de bois d'environ 20 cm de long
, le fendait en deux dans le sens de la longueur et creusait sur les deux plaquettes
à la scie ou au couteau autant d'encoches, traits ou croix qu'il donnait
de miches de pain ; il donnait un morceau et conservait l'autre en écrivant
le nom du client . C'était donc une forme de reçu , de facture
ou de carte de crédit en bois . Ainsi , ni le boulanger , ni le client
ne pouvait ajouter ou effacer une entaille .
Ci-dessus : des bâtons de comptes médiévaux de ce genre furent utilisés par le chancelier de l'Echiquier britannique jusqu'en 1826 , date à laquelle ils furent remplacés par la plume et le papier. Les sommes versées au chancelier étaient consignées par des encoches sur les bâtons , qu'on séparait en deux , un pour chaque parti .
A la fin de chaque mois , le client vient régler sa dette en présentant au boulanger son morceau de bois
C'est
la simplicité de ce système et sa fiabilité qui expliquent
son utilisation jusqu'au début du XXe siècle . En effet , il était
impossible de frauder puisque chacune des deux parties possédait deux
morceaux identiques .